Lettre hospitalière n° 26

François D.

21 septembre 2008

Mes Très Chers Frères,

Le mois de Septembre est celui de la rentrée maçonnique, celui où les collèges de nos Loges prennent leurs fonctions, celui où les Vénérables présentent leur programme pour l’année à venir. L’Hospitalier National que vous avez fraichement élu ne dérogera pas à cette règle. En effet, après quelques mois, de prises de contact et d’écoute, il est désormais temps de vous adresser cette 26ème lettre hospitalière pour vous faire part des principales réflexions qui m’animent.

Il faut faire tout d’abord une double constatation. La première concerne la Loge Nationale Française dans son ensemble. En effet, notre Fédération de Loges s’inscrit dans le paysage maçonnique avec un certain nombre de particularités, de modes de fonctionnement. S’il est relativement facile d’expose à un Frère d’une autre Obédience ou à un candidat ces particularités en matière de pratique des rites, de méthode de travail, de sujets abordés, de règles de fonctionnement ou d’instances nationales, il est en revanche plus délicat, voire impossible, de décrire notre vision commune et propre à la Loge Nationale Française de la Bienfaisance. La Charte de la Maçonnerie Traditionnelle Libre l’indique clairement dans son article 4 : « La bienfaisance est aussi un des buts les plus anciens de la Franc-maçonnerie. Elle se distingue de l’entraide en ne se limitant pas aux membres de l’Ordre. Elle est pratiquée soit par les Loges, soit individuellement par leurs membres. ». On constate que rien n’est indiqué en ce qui concerne la Bienfaisance pratiquée par la Loge Nationale Française en tant que telle…

La deuxième constatation concerne la vie de nos Loges. Trop souvent en effet, le poste de l’Hospitalier est considéré comme un poste secondaire. Trop souvent aussi, ce poste est confié à un Frère estimé dont on a envie qu’il fasse partie du collège mais dont on ne sait pas quel poste lui confier. Trop souvent enfin, le nouvel hospitalier doit se débrouiller seul, sans repère, sans orientations de la loge.

La troisième constatation concerne la Loge La Céleste Amitié. Comme toutes les Loges « anciennes » de la L.N.F, les Frères qui la constituaient étaient parisiens. Là aussi, il nous faut nous adapter à l’évolution de la L.N.F. et redonner à cette Loge le caractère « national » qui lui est propre.

De ces trois constatations, sont nées trois idées. La première consiste à faire en telle sorte que les hospitaliers de nos Loges soient un peu moins livrés à eux-mêmes par la mise en commun de retour d’expériences – qu’elles soient positives ou non –, de réflexions. Il m’a semblé que la Respectable Loge La Céleste Amitié pouvait aussi être le lieu de rencontre et de partage entre les hospitaliers.

Par ailleurs, les hospitaliers doivent être au cœur de nos réflexions sur le rôle de l’hospitalier, éventuellement suivant les rites, et sur la pratique de la Bienfaisance au sein de la L.N.F. La rédaction d’un vade-mecum de l’hospitalier de la LNF pourrait être une réponse à cet état de fait. C’est pour cela que les hospitaliers des Loges de la L.N.F sont conviés le 13 Décembre 2008 en nos locaux de Clichy (le même jour et au même endroit que la réunion des Vénérables Maîtres) afin de débuter la mise en commun de nos réflexions en la matière.

La troisième idée consiste à essayer de redonner « force et vigueur » à La Céleste Amitié. Il me parait comme une évidence que les hospitaliers de nos Loges en doivent être les moteurs. C’est pourquoi je propose qu’ils en soient membres de droit du collège. Par ailleurs, la tenue « officielle » et annuelle de La Céleste Amitié aura lieu cette année un samedi, sur Paris ou alentours proches, probablement au mois de Février 2009, pour permettre à tous nos Frères de province de venir y participer. Notre Secrétaire National essaye en ce moment de nous trouver des locaux disponibles. Je compte bien évidemment sur la présence du plus grand nombre de Frères possible pour cette tenue.

Enfin, je tiens à vous faire part de deux autres réflexions éparses.

Que ce soit à travers nos Loges ou à travers nos instances nationales, la L.N.F. ne pourra pas changer le monde avec les maigres moyens financiers dont elle dispose. Cela doit-il nous empêcher d’essayer d’agir ? Bien au contraire. Plus que d’autres, nous devons faire preuve d’imagination en la matière. Des expériences heureuses et malheureuses impliquant des Frères de la L.N.F. ont déjà eu lieu dans le passé. La bonne volonté et l’amour font souvent bien plus que l’argent. Pourquoi ces expériences n’existent plus ?

Au cours de ces derniers mois j’ai été quelques fois confronté à une rumeur à laquelle je voudrais ici tordre le cou. L’esprit même de la L.N.F, que nous essayons à notre manière de perpétuer, établit que la Maçonnerie se fait tout d’abord en Loge. Il n’est donc nullement question d’une quelconque mise en commun « forcée » des troncs de bienfaisance des Loges. Les Loges de la L.N.F. sont et resteront souveraines quant à l’utilisation des troncs de bienfaisance dont elles disposent. En revanche, l’Hospitalier National sera bien entendu heureux de recevoir des dons de ces mêmes Loges.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’appuient dans cette tâche et cette responsabilité d’Hospitalier National, et plus particulièrement le Conseil National, mais surtout mes deux illustres prédécesseurs Philippe L. et Robert Delafolie. N’hésitez pas à me joindre si vous avez des remarques, commentaires ou idées. Je serai heureux de les recueillir.

François DELAPORTE

Hospitalier National